Le jeudi 5 septembre 2024, le président Macron a décidé de nommer Michel Barnier Premier ministre.
Plusieurs fois ministre et commissaire européen, il est un fervent partisan des politiques de rigueur et de privatisation. Il considère ainsi qu’à l’Éducation nationale, « les fonctions support et l’administration sont plus lourdes chez nous que partout ailleurs ». Autrement dit, il faut dégraisser ! Comme Jean-Michel Blanquer et tous les ministres de M. Macron, c’est un partisan de l’autonomie des établissements avec des chefs d’établissement qui recrutent les enseignants. Territorialisation de l’Éducation nationale, apprentissage à 14 ans… le président Macron confirme sa volonté de poursuivre ses attaques contre la jeunesse et les travailleurs en s’asseyant sur les aspirations majoritaires !
Confrontés aux conditions d’une rentrée désastreuse, les personnels se réunissent dans leurs écoles, leurs établissements, leurs services et établissent leurs revendications. Ils se mobilisent et organisent des rassemblements et des grèves, comme à Toulouse aujourd’hui où plus de cinquante personnels, avec des parents et des élus, se sont regroupés devant le Rectorat pour exiger les recrutements nécessaires et le recours aux listes complémentaires du concours.
Plus que jamais, la FNEC FP-FO soutient les personnels et ses syndicats qui ont décidé de se saisir de toutes les mobilisations et de rejoindre les manifestations du 7 septembre, aux côtés des organisations de jeunesse, pour faire valoir les revendications,
À commencer par :
Abrogation de la réforme des retraites Macron-Borne !
Augmentation des salaires ! 10% d’augmentation du point d’indice tout de suite !
Abrogation du « choc des savoirs » et de toutes les contre-réformes !
Annulation de toutes les coupes budgétaires et des suppressions de postes !
Cessez-le-feu en Palestine comme en Ukraine et l’arrêt du génocide à Gaza ! Arrêt des livraisons
En cette nouvelle rentrée scolaire, je souhaite à toutes et tous une année professionnelle des plus épanouissantes. D’abord pour les 80 000 personnels de l’enseignement professionnel (tous corps confondus) mais aussi pour les près d’un million d’élèves et d’étudiants (de Segpa jusqu’en STS) portés par notre ambition et notre professionnalisme pour aller au plus loin de leurs capacités. Quelle belle mission ! Cette mission qu’on accomplit encore avec vocation, nous devons d’abord la chérir. Malgré tous les obstacles exécrables. Ce « malgré » qui obère trop souvent notre allant, notre générosité à porter les jeunes qui sont les plus éloignés de tout et – sans émouvoir tous ces prêtres et prêtresses de la bienséance – sont d’abord des jeunes déversés dans nos établissements professionnels par un « système » qui les rejette, les discrimine sans même s’intéresser à leurs envies, leurs ambitions et leurs capacités. Habitués, nous faisions contre fortune bon cœur. Et ce, en retenant au mieux nos colères si ce ne sont nos frustrations voire les atteintes à notre santé mentale et physique de professionnels de l’éducation.
Nicole Belloubet se redécouvre de gauche quand elle n’a, depuis sa nomination, reçu ni les syndicats de PLP ni même eu la volonté de corriger une réforme stupide (aucun sens pour les élèves, aucun changement de direction, aucune ambition pour les PLP dévoués). Lors de sa conférence de presse de rentrée, avec une décontraction et dans un phrasé si spécifiques à cette intelligentsia déconnectée des gens, des provinces (des territoires, comme ils disent), la ministre démissionnaire – profitant de la situation pour faire acte de candidature pour rempiler – a elliptiquement évoqué le troisième round de la réforme du baccalauréat professionnel : « une terminale en Y ». D’ailleurs en s’arrêtant quelques instants, gênée par le non-sens de l’expression. Or… « mal nommer les choses, c’est rajouter aux malheurs du monde » ! En effet. Il aurait fallu parler de : désorganisation de la terminale bac pro, non-sens chronologique par rapport aux vœux formulés sur Parcoursup, méconnaissance des besoins criants de nos jeunes majoritairement issus de familles défavorisées (qui peut croire qu’un élève s’assiéra sur 600 € en n’allant pas effectuer des semaines de PFMP supplémentaires ?), l’année scolaire avortée quand les programmes devront être clos fin mars (c’est le « bac pro en accéléré »), la désorganisation totale de tous les examens (CAP, BP, bac pro, BTS…) et la gestion des centaines de milliers d’adultes, candidats libres, qu’on gérera comme on le peut. Et si on le peut !
Le coût de cette réforme « cul par-dessus tête », c’est 1 milliard d’euros. Une gabegie ! 1 milliard d’euros jetés, gâchés sans redonner espoir aux jeunes, sans valoriser le dévouement et le professionnalisme extraordinaires des professeurs de lycée professionnel, des CPE et de tous les personnels des établissements professionnels. Les raisons de nos colères sont si nombreuses qu’elles en feraient pâlir Prévert. Alors on va continuer à dénoncer cette réforme et à mener le combat. Pas avec cette hargne qui supplante la raison mais en disant la vérité des prix, les réalités de terrain, la médiocrité de nos salaires non revalorisés, le mépris permanent de gens qui, en lisant ou en écrivant un rapport, sont certains qu’ils connaissent mieux la réalité dans toute sa globalité que nous, professionnels de l’enseignement professionnel.
Le SNETAA est là, avec vous. Pour vous épauler, assurer votre défense, j’ose dire « votre sécurité et votre intégrité », à combattre pour d’autres perspectives malgré les obstacles, malgré celles et ceux qui n’ont comme indice de réalité que leur bulle préservée. Qu’ils se battent entre eux ces vrais nantis, on s’en cogne ! Nous, ce sont de perspectives d’avenir qu’on attend pour les jeunes et pour les professeurs, c’est un vrai espoir énoncé dans un allant mobilisateur, c’est une ambition pour savoir quels citoyens la France veut pour demain. De quels travailleurs, les entreprises auront besoin demain. Que des grossièretés pour tous ces gens !
Notre ambition sera encore de vous représenter réellement pour défendre vos intérêts matériels et moraux, dans une indépendance réelle et totale et nous fabriquer un meilleur avenir que celui qu’ils écrivent tous pour nous et sans nous. Bref, nous serons SNETAA car vous faites le SNETAA ! Personne d’autre.
Je souhaite à chacun et chacune la meilleure rentrée possible.
Lors de sa conférence de presse du 27 août, la Ministre dite « démissionnaire » Belloubet a été contrainte de confirmer que 24 000 élèves allaient être accueillis dans des établissements ordinaires faute de places dans les établissements sociaux et médico-sociaux. Elle a indiqué être en attente d’un soutien des autres ministères, des agences régionales de santé…
Ainsi, ce sont en cette rentrée scolaire 24 000 élèves dont le droit à bénéficier de conditions d’apprentissage adaptées à leurs difficultés et/ou à leur handicap sera bafoué pour des raisons d’économies budgétaires, le coût de la scolarité d’un élève étant sept fois plus élevé dans un établissement spécialisé que dans une école ordinaire.
Une honte !
D’autant plus que cette situation inacceptable aura des conséquences toujours aussi désastreuses sur les conditions de travail des personnels, enseignants comme AESH.
La ministre démissionnaire semble découvrir cette situation et en fait porter la responsabilité aux autres ministères, mais ce sont bien l’ensemble des gouvernements Macron qui ont poursuivi et amplifié l’entreprise de démantèlement des établissements sociaux et médico-sociaux !
Il y a à peine quelques mois, dans le cadre de l’Acte 2 de l’École inclusive, le gouvernement Attal avait publié un décret visant à généraliser l’externalisation des établissements sociaux et médico-sociaux dans les écoles ou établissements ordinaires. C’est ce même gouvernement qui tente d’imposer la mise en place des pôles d’appui à la scolarité (PAS) visant à remettre en cause l’application des notifications de la MDPH et ainsi dégrader encore plus l’accompagnement dû aux élèves en situation de handicap.
Face à ce gouvernement démissionnaire et illégitime, la FNEC FP-FO (qui avait pris l’initiative d’une journée de grève et d’une manifestation nationale le 25 janvier dernier pour la création des places nécessaires dans les établissements spécialisés, pour un statut et un vrai salaire pour les AESH, pour l’abandon de l’Acte 2 de l’École inclusive) entend bien poursuivre et amplifier la mobilisation pour faire valoir ces revendications.
Elle appelle dans l’immédiat ses syndicats départementaux à prendre toutes les initiatives dès la rentrée scolaire pour défendre les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves.
Sous pression, le gouvernement avait déjà opéré un recul à propos de la réforme de la réforme de la FDE et des concours. À la veille des élections législatives, il annonçait en effet que les lauréats seraient sous statut d’élève-fonctionnaire et payés 1400 € /mois (au lieu de 900 €).
Ceci ne répondait toutefois qu’en faible partie aux revendications, ignorait la demande de report de la réforme formulée par toutes les organisations syndicales et constituait un déni de réalité, dans la mesure où il s’avérait concrètement impossible de la mettre en œuvre pour la rentrée 2024, comme le soulignait la déclaration de présidents d’universités parisiennes annonçant qu’il n’y aurait pas de modification avant 2026 (voir ici le communiqué de FO ESR à ce sujet).
Au déni de réalité, Nicole Belloubet ajoutait le déni de démocratie, en faisant présenter le décret sur la FDE et les concours lors d’un CSA ministériel réuni le 10 juillet sans quorum. Les représentants de la FNEC FP-FO ont quitté ce CSA après une déclaration rappelant les revendications et dénonçant le coup de force consistant à vouloir appliquer des politiques désavouées sur toute la ligne.
Nicole Belloubet persistait cependant à vouloir publier le décret permettant la mise en place de cette réforme.
La ministre en sursis a cependant dû renoncer à ce véritable coup de force contre la démocratie en annonçant le 17 juillet que le décret ne serait pas publié. La FNEC FP-FO se félicite de ce revirement de dernière minute, conséquence de toutes les mobilisations qui ont lieu partout en France pour le respect de la démocratie.
Elle appelle tous ses syndicats et tous leurs adhérents à amplifier la mobilisation, à rejoindre les manifestations et rassemblements intersyndicaux qui ont lieu partout en France pour exiger la satisfaction immédiate des revendications.
Stop à toutes les réformes ! Place à la démocratie !
Place aux revendications ! Place aux négociations ! Maintenant !
La réforme de la FDE a été stoppée ! Mais toutes les réformes en cours doivent être stoppées !
La FNEC FP-FO se tient prête à négocier avec le prochain gouvernement quel qu’il soit. Elle fera valoir toutes les revendications, et en particulier, concernant la FDE et les concours :
Abrogation de la masterisation !
Recrutement au niveau Bac+3 !
Égalité devant le concours !
Retour à des épreuves disciplinaires !
Une formation professionnelle sous statut de fonctionnaire rémunérée à temps plein !